L’éducation positive par Martin Seligman


Martin Seligman, un des pères fondateurs de la psychologie positive nous explique que « l’éducation positive », c’est apprendre à un élève à devenir un meilleur humain. A savoir que si l’école enseigne aux enfants des compétences intellectuelles, la discipline , la capacité à s’adapter, à passer des examens, elle pourrait aussi enseigner l’éducation positive : Aider les enfants à gérer leurs émotions, contacter leurs différents états d’être, leur donner la possibilité d’explorer leur potentiel personnel.
L’éducation ne peut se limiter à transmettre du savoir et à apprendre la compétitivité pour atteindre un but limité. L’enfant doit pouvoir acquérir une vision globale sur le monde et l’éducation devrait l’aider à se responsabiliser, à cultiver son empathie innée lui permettant de développer les qualités profondes de l’être humain : l’entraide, le partage , la solidarité, la compréhension de l’interdépendance entre tous les êtres.
Ce sont ces qualités qui sauveront le monde de demain, il n’est plus l’heure de la rivalité, de la prise de pouvoir et du « je suis plus intelligent que toi ». On en constate les conséquences à l’échelle mondiale. La compétition dans les domaines de la santé, de la technologie, des sciences et j’en passe entre les pays mènent à toujours plus d’inégalités, de pauvreté, de destruction de notre milieu naturel.
Beaucoup d’écoles alternatives fleurissent un peu partout et c’est bien là une prise de conscience d’adultes éclairés. Elles se basent sur les recherches en neurosciences, la plasticité neuronale du cerveau, la gestion des émotions….
L’éducation bienveillante n’est pas une éducation laxiste comme vous pourrez parfois lire des articles opposés à cette approche. Elle prend en compte les besoins fondamentaux de l’enfant, tient compte de sa sensibilité et développe le sens du respect.
Un enfant qui a appris à gérer ses émotions (on parle d’intelligence émotionnelle) et son comportement, découvre qu’il peut changer l’ambiance de la classe, son engagement sera plus fort avec un bel épanouissement.
L’effet Pygmalion
En 1933, le psychologue américain Robert Rosenthal a mené une expérience avec deux groupes de six rats et deux groupes de six étudiants.
Les rats sont placés dans un labyrinthe et doivent retrouver leur chemin. On fait croire au groupe d’étudiants n°1 que les rats sont sélectionnés sévèrement et qu’il faut s’attendre à des résultats exceptionnels.
Le groupe d’étudiants n°2 est informé que les rats n’ont rien d’exceptionnel génétiquement et qu’ils auront du mal à retrouver leur chemin.Les étudiants ont entouré d’affection les rats, qui ont bien mieux réussi que ceux du groupe 2. Les rats du groupe 2 n’ont fait l’objet d’aucune attention particulière.
Rosenthal a bien compris la force « du discours » sur ces étudiants. Alors il va mener une deuxième expérience à Oak School, San Francisco avec Jacobson : Dans un quartier pauvre délaissé par les politiques, beaucoup de familles vivent dans des conditions difficiles… Rosenthal et Jacobson se présentent à l’école en prétendant qu’ils dirigent une vaste étude à Harvard sur l’éclosion tardive des étudiants.Ils font passer un test de Q.I. aux élèves, s’arrangeant pour que les enseignants prennent connaissances des résultats tronqués ( 20 % des élèves ont été surévalués).
A la fin de l’année, Rosenthal et Jacobson refont passer le test de Q.I.Les élèves ont amélioré leurs performances de 5 à 25 points en test d’intelligence parce que leurs enseignants avaient porté un autre regard sur les enfants.
